Si la sélection de résistances aux PPP conduit en général à des baisses d’efficacité des traitements au champ, un échec de traitement n’est pas forcément dû à un cas de résistance aux PPP. Une première raison d’un échec de traitement peut être le choix de la mauvaise substance active : le bio-agresseur n’est pas sensible naturellement à la substance appliquée. Même lorsqu’une substance active appropriée a été choisie, d’autres facteurs que la résistance influent sur l’efficacité du PPP. Pour une efficacité maximale, il est impératif que le PPP ait été appliqué en respectant les recommandations d’usages.
Les principaux facteurs qui peuvent entrainer un échec du traitement sont :
- le traitement du mauvais stade végétatif de la plante hôte (figure 2a)
| figure 2a : Un échec de traitement n’est pas toujours synonyme de résistance. Il est nécessaire que le PPP soit appliqué au bon stade végétatif de la plante hôte. Un traitement réalisé au mauvais stade peut aboutir à une mauvaise protection de la culture. |
- l’absence du bio-agresseur au moment du traitement, ou un traitement trop en avance sur l’arrivée du bio-agresseur sur la culture (figure 2b)
| figure 2b : Un échec de traitement n’est pas toujours synonyme de résistance. Le traitement doit être appliqué au bon moment, relativement à l’arrivée du ravageur ou du pathogène ou à la levée de l’adventice. Si le traitement est réalisé trop tôt, la protection procurée par le produit peut se dissiper avant l’arrivée du ravageur ou du pathogène ou la levée de l’adventice. |
- l’application du PPP sur un stade de développement / un état physiologique du bio-agresseur durant lequel ce dernier n’est pas sensible au traitement (figure 2c)
| figure 2c : Un échec de traitement n’est pas toujours synonyme de résistance. Tous les stades d’un bio-agresseur ne sont pas forcément sensibles au PPP. L’application doit se faire sur le bon stade du bio-agresseur pour obtenir une efficacité maximale. Si le traitement est réalisé sur le mauvais stade du bio-agresseur, des individus peuvent survivre et le traitement peut être un échec. |
- la réalisation d’un traitement dans de mauvaises conditions environnementales (température, hygrométrie, précipitation, vent…) (figure 2d)
| figure 2d : Un échec de traitement n’est pas toujours synonyme de résistance. Les conditions environnementales lors de l’épandage du PPP sont essentielles. Il est généralement déconseillé ou interdit d’appliquer les PPP par temps pluvieux ou lorsqu’il y a trop de vent. L’hygrométrie joue aussi un rôle important dans la pénétration de la substance. Si le traitement est réalisé dans de mauvaises conditions environnementales, la culture peut ne pas être protégée. |
- une mauvaise qualité d’épandage qui ne permet pas d’atteindre le bio-agresseur avec la dose efficace (dose nécessaire pour tuer le bio-agresseur) et aboutit donc à un contrôle incomplet ou inefficace (figure 2e)
| figure 2e : Un échec de traitement n’est pas toujours synonyme de résistance. La qualité du matériel d’épandage est essentielle. Ainsi, des buses non adaptées ou en mauvais état peuvent aboutir à une protection partielle de la culture et au final à un échec du traitement. |
- l’application d’une dose trop faible du PPP et/ou une mauvaise adjuvantation, qui résulte en un traitement non efficace sur le bio-agresseur (figure 2f)
| figure 2f : Un échec de traitement n’est pas toujours synonyme de résistance. L’application d’une dose réduite de PPP peut ne pas être suffisante pour protéger efficacement la culture. De même, l’emploi d’adjuvants est souvent important pour l’efficacité du traitement. L’application d’une dose réduite et/ou une mauvaise utilisation d’adjuvants, si elle résulte en une mauvaise efficacité du traitement, peut même favoriser la sélection progressive de résistances au PPP. |
- Il est également important de se rappeler qu’après application, les substances actives vont se dégrader (plus ou moins rapidement) sous l’effet des UV et/ou de micro-organismes (en particulier pour les produits appliqués dans ou sur le sol, ou les traitements de semence, figure 3). La formulation et l’emploi d’adjuvants peuvent conduire à minimiser ces effets en favorisant ou accélérant la pénétration de la substance active dans la plante et/ou le bio-agresseur.
| figure 3 : Les PPP, une fois appliqués sur la parcelle, vont se dégrader via l’action de l’environnement (UV, température…) ou des microorganismes. La rapidité des phénomènes de dégradation est très variable selon les substances actives, certaines étant beaucoup plus stables que d’autres. Ces phénomènes de dégradation expliquent pourquoi il est parfois nécessaire de réaliser les traitements de manière répétée. |